"soit très qualifiées, soit peu qualifiées": chômage, emploi, métiers... Que font les 347. 000 personnes immigrées arrivées en france en 2023?

Selon une enquête de l'Insee, un tiers des immigrés arrivés en France en 2023 occupaient un emploi début 2024. "Sans travailleurs immigrés, notre économie vacille". Dans un

rapport publié la semaine dernière, le think tank Terra Nova a estimé que la France avait besoin d'accueillir entre 250.000 et 310.000 travailleurs immigrés chaque année pour subvenir

aux besoins en main-d'oeuvre des métiers en tension et pour garantir la "soutenabilité de notre modèle social". Plusieurs secteurs d'activité comme

l'hôtellerie-restauraton ont alerté à plusieurs reprises sur leurs difficultés à recruter sans recourir à des travaillers étrangers. La liste des nouveaux métiers en tension publiée ce

jeudi les y autorise d'ailleurs enfin. Mais les nouveaux immigrés parviennent-ils facilement à trouver un emploi en France? Une enquête de l'Insee parue ce jeudi permet d'y

voir plus clair. UN TIERS DES NOUVEAUX IMMIGRÉS EN EMPLOI L'ANNÉE SUIVANT LEUR ARRIVÉE EN FRANCE D'après l'institut de la statistique, 347.000 personnes immigrées sont

arrivées dans le pays en 2023, dont 158.000 sont nées en Afrique, 95.000 en Europe, 63.000 en Asie et 31.000 en Amérique ou Océanie. Ce nombre de nouveaux immigrés recule de 7% par rapport à

2022 mais reste nettement supérieur à la moyenne des dernières années. Le nombre de "sorties" du territoire permettant de calculer le solde migratoire n'est lui pas encore

connu. Parmi ces nouveaux immigrés, un peu plus d'un tiers (34%) de ceux âgés de 15 à 74 ans occupaient un emploi début 2024. Une proportion qui grimpe à 56% pour les immigrés

originaires de l'Union européenne, contre 27% pour les personnes nées en Asie et 28% pour celles originaires d'Afrique. Des écarts qui tiennent le plus souvent à "des

différences d'âge, de sexe et de niveau de diplôme, les immigrés originaires d'un pays de l'Union européenne entrés en France en 2023 étant en moyenne plus âgés (la moitié a

plus de 28 ans, NDLR) et moins fréquemment sans diplôme que ceux originaires d'Asie ou d'Afrique", souligne l'Insee. Comme c'est le cas pour la population française,

les femmes immigrées arrivées en France en 2023 sont moins nombreuses à avoir un emploi l'année suivante (28%) que les hommes (41%). Une sur cinq (21%) se déclare au chômage (contre

16% chez les hommes) et 32% se déclarent inactives mais non étudiantes (contre 24%). Pourquoi les restaurateurs souhaitent-ils embaucher des sans-papiers? DES MÉTIERS "SOIT TRÈS

QUALIFIÉS, SOIT PEU QUALIFIÉS" Les immigrés entrés en France en 2023 et ayant un emploi sont le plus souvent employés ou ouvriers (42%). 18% exercent également une profession

intermédiaire et 5% sont artisans, commerçants ou chefs d'entreprise. À noter par ailleurs que 35% sont cadres, ce qui signifie que les nouveaux immigrés en emploi "occupent 1,4

fois plus souvent des emplois de cadre que la population en emploi résidant sur le territoire", souligne l'Insee. Plus précisément, l'institut de la statistique constate que

les métiers exercés par les personnes immigrées arrivés en 2023 sont généralement "soit très qualifiés, soit peu qualifiés". Les cinq premières catégories de professions

qu'ils occupent "regroupent à la fois des ingénieurs et cadres techniques de l'informatique ou de l'industrie des professions de l’enseignement supérieur et de la

recherche publique mais aussi des employés de l’hôtellerie-restauration et des ouvriers peu qualifiés du bâtiment", poursuit l'Insee, ajoutant que ces catégories concernent 18% des

immigrés entrés en France en 2023. Les femmes et les hommes immigrés arrivés sur le territoire en 2023 n'exercent pas tout à fait les mêmes emplois. Parmi les métiers les plus occuppés

par les femmes immigrées en emploi figurent employée de l'hôtellerie-restauration (6%), ingénieure et cadre technique de l'informatique (5%), les professions de l’enseignement

supérieur et de la recherche publique (4%), assistante maternelle, gardes d’enfants et assistante familiale (3%), et ouvrière peu qualifiée du nettoyage, de l’assainissement et du traitement

des déchets (3%). Chez les hommes, la liste est dominée par les ingénieurs et cadres techniques de l’informatique (9%), les ouvriers peu qualifiés du bâtiment (5%), les employés de

l’hôtellerie restauration (5%), les ingénieurs et cadres techniques de l’industrie (4%) ou les professions de l’enseignement supérieur et de la recherche publique (4%).